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Dernière semaine ?

Voilà que j’entame ma dernière semaine (?), la dernière semaine avant l’opération. Je me sens un peu perdue. J’aurais voulu faire tant de choses : écrire, me promener, tricoter, lire, classer des papiers. Mais j’ai du mal à me concentrer et finalement, je me sens mieux quand j’ai l’esprit occupé. Alors la meilleure activité est sans doute d’écouter un livre audio.
Je me rends compte que je dois accepter de ne pas avoir le temps de finir tout ce que j’ai entrepris ni de simplement commencer tout ce que j’aurais voulu commencer. Il me faut accepter l’éventualité de partir sans avoir bouclé mon programme. Il y a tout ce qui peut paraître anecdotique, comme trier des vêtements, terminer une couture, et il y a surtout ce qui compte davantage, les écrits commencés, les corriger et mettre de l’ordre dans tout cela. Mais pour qui, pour quoi ? Pourtant, depuis ma dernière hospitalisation, j’ai eu du temps, mais je pense que ce n’était plus le bon moment, mon esprit n’était pas disposé à m’aider à avancer dans ce domaine. Trop tard. De toute façon, il m’aurait fallu au moins trois vies. Alors, regarder tout ce que j'ai eu le temps de faire, tout ce dont je peux être fière.
Physiquement, je suis fatiguée. Je mange peu. J’ai fini par apprécier les boissons protéinées en me disant que c’est toujours ça de pris. Mon ventre dur est parfois douloureux, j’ai les jambes lourdes. L’énergie me manque. Souvent, je ne sais pas « comment me mettre ». J’ai l’impression que j’attends que le temps passe.
J’essaie de ne pas me poser trop de questions. Et si on parvient à m’enlever ce kyste, je repartirai pour combien de temps ? Et si le chirurgien doit renoncer ? De toute façon, je ne maîtrise rien. C’est aussi ce qui est difficile pour moi qui me suis quasiment toujours donné l’illusion de maîtriser des tas de choses tout au long de ma vie.
L’esprit humain est bien fait. Si je dois poursuivre comme ça, je n’aurai plus le goût. J’accepterai plus facilement.
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Je cherchais une photo pour illustrer mon texte ; finalement, ce sera ma tête d’oiseau déplumé !

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