Une semaine pleine d'appréhension, vers des bilans après trois mois de reprise de chimio "traditionnelle". C'est toujours la même musique, je la connais par cœur depuis neuf ans, alors j'essaie
justement de ne pas me laisser broyer par la poigne de l'angoisse.
Autour de moi, la nature est belle et m'offre son évolution magique au quotidien. La vie naît et croît si vite ! Ouvrir grands les yeux pour profiter de ses couleurs, de ses mouvements. Se
laisser divertir pour ne penser qu'à l'instant et être toute entière happée par la contemplation. Ses cadeaux autour de moi m'aident à rester les deux pieds bien plantés dans la réalité du
présent sans céder à l'idée d'un triste lendemain.
La nature est bien faite ; la personne humaine aussi. Mon esprit a sans doute appris à ralentir, et l'expérience m'aide à l'apaiser. Je peux rester de longues minutes à contempler, sans le
laisser divaguer. Rester tranquille me ressemble si peu ! Mais je me laisse faire et j'y trouve une certaine satisfaction, un semblant de sérénité. Est-ce que ça s'appelle lâcher prise ? J'ai
peur parfois que ça veuille dire baisser les bras. Ce n'est pas encore le moment.