Incertitude, lassitude, habitude, mes mots et maux du quotidien.
Après trois mois de Lonsurf, ça ne fonctionne pas. Une métastase nouvelle, cette fois sur le foie.
Se résigner, baisser les bras ? Accepter ? Quels sens ont ces mots et ces maux ? Non, résister, poursuivre le combat puisque je suis en guerre, et même, de guerre lasse, continuer encore. Avoir foi en la médecine, aussi. Essayer d’autres médicaments, peut-être même des molécules non encore testées sur l’homme, tant que je suis en « bon état général ». Attendre. Toujours patienter, être une bonne patiente ! Rester en vie, coûte que coûte, tenir bon. Tenir long. Tenir jusqu’au bout.
Demeurer joyeuse. Repousser les limites. Écarter un coin du voile noir qui veut m’engloutir, et laisser passer le soleil. Profiter de l’été, s’il veut bien venir. Que celui-là soit beau, ce sera l’un des derniers.
Ravaler ses larmes, ravaler sa peur, ravaler sa mauvaise humeur. Tenir. Et se tenir. Pour soi, pour les autres. Ne pas rendre les choses plus difficiles. Faire face, faire bonne figure, montrer sa face souriante, garder ses humeurs pour soi. Pleurer en silence, pleurer cachée. Pleurer vite. Chasser la mélancolie. Repousser la tristesse qui serre la gorge. Oublier. Compartimenter. Sourire à la vie.
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