· 

Culpabilité ?

Depuis que j’ai donné à lire mon journal de bord, que j’ai livré cette expérience de vie, je reçois des messages tout à fait agréables et gratifiants qui, bien sûr, me font plaisir ! J’ai confiance en la sincérité des auteurs. (Ceux à qui ça ne plaît pas ne m'envoient pas de messages, mais je leur dis quand même qu'ils peuvent le faire !)

Peut-être le caractère « intime » du sujet du livre pousse-t-il les lecteurs à m’envoyer leurs impressions à moi seule, pour la plupart. Certainement, beaucoup d’entre eux ne sont pas habitués aux réseaux sociaux ou autres façons de communiquer comme les blogs. Néanmoins, pour ceux qui le souhaitent, vous pouvez écrire des commentaires ici. Peut-être avec le temps, des personnes inconnues (et non facebookiennes) trouveront-elles le chemin vers ce blog et que cela génèrera plus de partages d’expérience ?

D’autre part, cela fait plusieurs fois que dans les messages que je reçois, il est exprimé assez clairement un sentiment de « culpabilité ». En fait, certains lecteurs se disent que oui, je connais des hauts et des bas, oui, sur les huit dernières années, il y a eu des moments plus difficiles à vivre, parfois de la tristesse, de l’inquiétude, et qu’ils ne s’en sont pas rendu compte, et par conséquent, qu’ils auraient dû y prêter plus attention, me témoigner plus d’empathie, être plus à l’écoute, prendre des nouvelles. (C’est ce que j’appelle arroser ses plantes !) Bref, je n’avais pas anticipé cet « effet secondaire » de la lecture de mon livre. Bien loin de moi l’idée de « culpabiliser » qui que ce soit !

Il se trouve que je suis d’une nature plutôt solitaire, d’une part, et je ne cherche pas toujours à partager à l’instant les désagréments liés par exemple à la chimio. Tout simplement parce que j’ai choisi dès le départ de me montrer forte devant mes enfants et mon mari : ce n’était pas pour aller m’épancher vers d’autres oreilles, certes bienveillantes ou empathiques ! On ne peut pas à la fois être forte et combattive, et montrer ses faiblesses. Ce n’est pas mon caractère. Et je sais aussi à quel point le tourbillon de la vie peut nous happer dans nos intentions de bien faire, et finalement, oui, le coup de fil que l’on aurait pu passer, eh bien, on l’a oublié. Cela m’arrive aussi certainement (et c’est pour cela qu’il faut arroser ses plantes !).

En tout cas, je pense que tout le monde aura compris que le partage de mon expérience avait pour seul objectif de montrer que l’on peut vivre au quotidien avec un cancer devenu chronique. Cela peut rassurer d’autres malades, et pour la majorité des lecteurs qui ne sont pas malades, cela peut les amener à relativiser les petits tracas du quotidien et peut-être les inciter à regarder la vie avec davantage de sérénité pour trouver la voie du bonheur. C’est aussi la teneur des messages que je reçois. Alors mission accomplie !

Et je n’oublie pas de me dire chaque jour que jusqu’ici, tout va bien !

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0