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Comment bien supporter la chimio ?

Aujourd'hui, ma 5ème chimio sur 12 est en cours ; c'est en fait la 105ème pour mon petit corps. Pour supporter correctement la chimio, je pense qu'il faut s'occuper de son esprit et de son corps. 

Etant auto-entrepreneur quand mon cancer m'a été annoncé début 2013, je n'avais pas d'autre choix que de continuer à travailler. J'avais la chance d'être à la maison et de pouvoir gérer mon emploi du temps. Avant 2013, je travaillais jusqu'à 20 heures par semaine (mon travail est un complément puisque je suis aussi retraitée de l'Education nationale depuis septembre 2010, petite retraite tout de même, suite à quinze ans de travail à temps plein et ayant trois enfants). Ensuite, j'ai réduit un peu la cadence selon les moments. Pour moi, ce travail est nécessaire pour que mon esprit soit occupé. Comme il s'agit la plupart du temps de transcription de réunions, cela nécessite un environnement de calme et de concentration, parfait pour ne penser qu'à la tâche à accomplir.

D'autre part, je suis plutôt hyperactive, toujours occupée par un projet. Le théâtre m'a beaucoup aidée aussi à penser à autre chose que la maladie. Aujourd'hui, en revanche, je sais que je ne suis plus capable de monter sur scène, car ma mémoire me fait défaut. Mais depuis 2017, j'organise un festival qui réunit chaque année trois troupes invitées sur les trois premiers week-end du mois d'octobre. Cela ne se fait pas tout seul (et je ne le fais pas toute seule), c'est une vraie entreprise de recherche de troupes, de sélection, de communication et de publicité en amont du temps fort que sont les six représentations.

Je suis certaine que bien supporter la chimio est aussi une question d'entourage et de caractère. D'entourage, car j'ai effectivement la chance d'avoir mon noyau familial, le "noyau dur" qui est là, qui constitue pour moi la raison de la lutte. En 2013, mes trois garçons n'avaient que 10, 13 et 15 ans : il ne s'agissait pas de les laisser dans la nature, même si leur papa veillait aussi sur eux. Ni d'abandonner mon mari chéri. De caractère, car je ne me suis jamais laissé abattre par les difficultés avant le cancer, ce n'était pas pour commencer à ce moment-là !

D'autre part, je lis beaucoup, j'écris, je tricote... Beaucoup d'activités m'intéressent et m'occupent.

Voilà pour l'esprit.

En ce qui concerne le corps, je m'étais mise à courir un peu, avant l'annonce du cancer, et j'essaie de maintenir cette activité. Si je n'y arrive pas, je marche. Avoir un chien qui demande beaucoup d'attention, d'amour et de promenades, est un atout pour se bouger ! La chimio et l'hyperactivité font que je suis souvent obligée de faire une petite sieste dans l'après-midi, de 20 à 45 minutes, ça recharge bien les batteries. Et les nuits sont parfois coupées de grandes plages de lecture. Avoir un jardin et une piscine, c'est aussi la possibilité de moments de détente dans le calme de ma belle campagne. De ce côté, je sais que je suis privilégiée !

Je ne suis pas adepte de soins de confort comme les soins esthétiques, les massages (quoique ces derniers, j'aimerais bien essayer). Je ne pratique pas le yoga, mais j'aime méditer en contemplant la nature. Globalement, j'essaie de prendre soin de mon corps en mangeant correctement. J'aimerais perdre quelques kilos, mais c'est compliqué avec la chimio qui produit souvent un effet yoyo.

Voilà pour le corps.

Je pense que pour l'instant, je m'en sors plutôt pas mal : jusqu'ici, tout va bien !

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